Le combat de coqs est un type de combat d’animaux qui consiste à faire s'affronter deux coqs domestiques préparés aux combats sur une aire circulaire prévue à cet effet (appelée « Gallodrome » et « Rond » à La Réunion). Cette pratique très ancienne est très controversée en raison des mutilations que subissent les coqs tant et si bien qu'elle est interdite dans de nombreux pays. Cette tradition reste néanmoins très populaire dans différentes régions du globe.
Pour Madagascar, au début les races autochtones dites « akohogasy » qui s’apparentent au coq malais avaient été utilisées pour le combat de coqs. Les séances de combat se tenaient après les activités productives dans le but de se divertir.
C’est tardivement que certains individus eurent l’idée de faire des sélections après avoir constaté l’existence de l’aptitude combative différente d’un coq à un autre. D’où la formation de la race « Vorombato » et puis la race « Kinto ». De nombreuses bonnes races de coqs de combat appelées « Race locale » dit aussi Kalantitra, Mavolamba, Volontongotra a déjà vu le jour aussi. Les connaisseurs les ont choisis à cause de leur bonne aptitude au combat. Ils sont issus de croisements de races existant depuis plusieurs centaines d’années. « Mais la seule race purement malgache reste le Cou Nu de Madagascar ».
L’arrivée des étrangers à Madagascar semblerait être un facteur de la création des autres races. Les Malgaches importent actuellement, depuis quelques années des races venant surtout de La Réunion et récemment de Thaïlande. Et les éleveurs dépensent parfois beaucoup pour importer ses coqs.
Actuellement, considéré comme un simple loisir pour certains, le combat de coqs est pour d'autres un moyen de gagner sa vie.
Tous les weekends, c'est l'effervescence presque dans tous les gallodromes d’Antananarivo. Des centaines de personnes, en grosse majorité des hommes se rassemblent pour regarder deux coqs combattre et, par la même occasion, gagner un peu d'argent.
Nous pouvons rencontrer divers lieux de combat dans les différentes provinces de Madagascar et même dans la plupart des « Fivondronam-pokontany » où la densité démographique est forte et/ou les secteurs secondaires et tertiaires se trouvent importants.
Avant de mettre les coqs dans le ring, on s'assure qu'ils ont la même taille et le même poids. Les combats peuvent durer jusqu'à deux heures. Le perdant est celui qui s'enfuit, se fait percer les deux yeux ou bien meurt.
Ce sport animalier peut rapporter jusqu'à plusieurs millions d'Ariary lors des gros événements de combat.
Populaire dans toute l’île, les grands tournois de combats de coqs attirent même des spectateurs internationaux venant de France, de Thaïlande et de l'île de La Réunion.
Dès l’antiquité déjà, on retrouve en Orient, au Cambodge et en Inde, des élevages de coqs nourris pour la bataille. Le coq pour la marmite viendra après. Ce « sport » arrive en Grèce au Vème siècle avant JC, Les Romains le popularisent dans tout leur empire. Il devient sport national en Angleterre au XVIème siècle et fait ensuite son apparition en Espagne qui va l’introduire dans le nouveau monde.
Pour l’arrivée à La Réunion on trouve deux explications. La première, ce sont les premiers marins de l’Océan Indien qui s’ennuient à terre et se battent entre eux. Ils organisent alors des combats de coqs pour se divertir. La deuxième, ce sont les Indiens qui au XIXème siècle ramènent les coqs après l’abolition de l’esclavage. Bref aujourd’hui sur l’île, les combats sont autorisés depuis 2008, c’est devenu un sport national aussi populaire que la corrida dans le sud de la France mais c’est surtout un gros jeu d’argent loin devant les dominos. Les sommes pariées autour des ronds peuvent être très importantes. Il faut savoir que Le Réunionnais est très joueur.
Il y a beaucoup de respect entre le propriétaire et son coq : on ne coupera jamais un coq batay qui a gagné un combat. Il servira d’abord à la reproduction et finira sa vie avec les poules au poulailler.
Très haut sur pattes, le coq de combat est entraîné pendant un à deux ans avant de livrer son premier combat. La sélection est redoutable et donne lieu à un commerce important. Comme un yearling, un jeune coq très prometteur (une future pépite pour être à la mode) peut être vendu très cher. Il fera alors le bonheur des petits élevages (petits cageots) ou des gros cageots. Il s’agit en général de « kok l’espes », coqs de l’Inde. Un bon coq est le fruit d’un croisement entre un reproducteur de race « Java » avec la soeur d’un combattant réputé. Toute l’année le propriétaire se lève aux aurores pour le nourrir, le soir il le bichonne encore son athlète qu’il a isolé dans son cageot. Il le nourrit de maïs, de zerbes, oignons, cresson, zambrevat, et peut être même de zamal… Une fois repéré et sélectionné par son propriétaire, on va passer aux combats par étapes de manière progressive. Le premier « galop » commence vers onze ou douze mois. On fera quatre ou cinq galops d’un quart d’heure à une heure à raison d’un par mois en moyenne. Soit le coq est bon soit il passera à la marmite. Une fois sélectionnés, les coqs de combat sont vaccinés, bien préparés et suivent un entraînement rigoureux. On lance l’animal en l’air pour muscler ses ailes, on le fait dormir sur un perchoir pour muscler ses cuisses mais surtout on le masse au rhum. On coif le kok, les plumes du cou et de la tête sont coupées On durcit ainsi les parties exposées aux coups en les baignant d’eau vinaigrée pour que la peau s’épaississe. Pour aider le destin on leur donne aussi des « vitamines » On raconte que certains petits malins enduisaient les ergots de leur combattant de « vitriol » une préparation qui entraînait de vives douleurs pour l’adversaire qui refusait alors d’en découdre. D’autres auraient à une certaine époque enduit les plumes de leur protégé de graisse de papangue pour faire fuir l’adversaire qui a reconnu l’odeur du rapace.